BIODIVERSITÉ - LES VERTÉBRÉS

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BIOMASSE GLOBALE

Les vertébrés, c'est-à-dire les oiseaux, les reptiles, les mammifères, les amphibiens (anciens batraciens comme les crapauds et les grenouilles) et les poissons, voient aussi leur nombre s'effondrer.

Ainsi la baisse globale des vertébrés atteint -72,9% en 2020 par rapport à 1970. La baisse la plus importante est observée dans les rivières et lacs d'eau douce avec -85,2%, suivie de la vie continentale avec -69,3% et enfin les océans avec -55,9% (les océans représentent environ 1% de la biomasse globale).

D'une part, la nourriture des vertébrés a largement disparu pour les insectes et est largement empoisonnée lorsqu'elle provient de végétaux cultivés, comme c'est le cas de la majorité des graines (beaucoup d'animaux sont, comme nous, granivores, et l'agriculture recouvre 52% du territoire).

D'autre part, ils sont eux aussi largement empoisonnés et voient donc, tout comme nous, leur fertilité s'effondrer et les pathologies en tous genres exploser.

Certains grands vertébrés à la marge comme certains oiseaux et mammifères (les ours, les lynx et les loups) on été décimés avant 1970 pour des raisons culturelles.

En France, le Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC), coordonné par le Muséum national d'Histoire naturelle, a observé que les populations d'oiseaux des milieux agricoles ont diminué de 27,6 % entre 2001 et 2019. Des espèces telles que le moineau friquet, le tarier des prés et le pipit farlouse ont connu des baisses allant jusqu'à 75 % sur cette période.

Certaines espèces communes ont perdu jusqu'à 50 à 90 % de leurs effectifs. Parmi les espèces les plus touchées figurent l'alouette des champs, la perdrix grise, et le pipit farlouse, des oiseaux des milieux agricoles qui ont vu leurs populations s'effondrer dans les zones intensivement cultivées. D’autres, comme le martin-pêcheur ou la pie-grièche, font face à des baisses significatives, mais dans des environnements moins soumis à l’agriculture intensive.

Là encore, ces études commencent bien après le début de l'empoisonnement global de la biosphère par les pesticides et les naturalistes du XIXe siècle, comme Jean-Henri Fabre, Gilbert White et Charles Darwin, ont décrit des scènes où les nuées d'oiseaux étaient monnaies courantes.

PESTICIDES BIODIVERSITÉ EXTINCTION MASSE OISEAUX
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LES OISEAUX

L
es populations d'oiseaux en France ont subi un déclin alarmant au cours des dernières décennies.

Selon des études récentes, environ 800 millions d'oiseaux ont disparu en Europe en l'espace de 40 ans, avec une diminution annuelle de 1 à 2 %, soit une baisse cumulée de 45% à 60%.

Une étude européenne a révélé que, depuis 1980, le nombre d'oiseaux des champs a diminué de 60% en Europe. Cette étude a analysé 37 ans de données provenant de 20 000 sites de suivi écologique dans 28 pays européens, couvrant 170 espèces. Elle a établi que l'agriculture intensive, notamment l'utilisation de pesticides et d'engrais de synthèse, est la principale cause de ce déclin.

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Une étude mondiale a estimé que plus de 70 % des espèces d'amphibiens sont en déclin, avec des extinctions locales documentées dans plusieurs régions.

En France, une étude réalisée entre 2007 et 2018 a observé un déclin notable des populations d'amphibiens : les populations de tritons et de grenouilles ont chuté de près de 50%.  La grenouille rousse (Rana temporaria) a vu sa population diminuer de 50 % à 70 % dans certaines régions agricoles au cours des 30 dernières années et la salamandre tachetée (Salamandra salamandra), autrefois largement répandue, connaît des baisses de population pouvant aller jusqu'à 75 % dans certaines régions.

LES REPTILES

En Île-de-France, une étude a révélé que 27 % des reptiles sont menacés d'extinction. Parmi les espèces particulièrement touchées se trouvent le lézard ocellé (Timon lepidus) et la vipère péliade (Vipera berus). D'après le bilan 2023 du programme POPReptile, les tendances nationales des populations de reptiles en France métropolitaine sont les suivantes : 50 % des espèces présentent une tendance à la diminution42 % des espèces montrent une tendance à la stabilité et 8 % des espèces affichent une tendance à l'augmentation.

LES AMPHIBIENS

Les amphibiens montrent un effondrement de 50 % à 75 % des populations dans certaines régions, notamment en Europe et en Amérique du Nord: une étude a révélé une diminution d'au moins quatre fois d'abondance et de biomasse des amphibiens sur une période de 50 ans  en Europe centrale et une analyse des tendances des populations d'amphibiens a montré des déclins significatifs dans l'Europe de l'Ouest et l'Amérique du Nord au cours des années 1960, avec des déclins continus observés jusqu'à la fin des années 1990.

LES MAMMIFÈRES

Les populations de mammifères tels que le renard, le lapin de garenne, le lièvre d'Europe et la martre ont subi des déclins significatifs. Ce phénomène est principalement dû à l'empoisonnement direct ou secondaire, à la perte d'habitat et à la réduction des ressources alimentaires

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Le renard roux, prédateur généraliste, est particulièrement vulnérable aux rodenticides utilisés pour contrôler les populations de rongeurs. Une étude menée dans le Doubs a révélé que des renards et les rapaces sont empoisonnés par des résidus de bromadiolone, un anticoagulant utilisé dans les rodenticides, présents dans le tissu corporel de leurs proies.

Cette dynamique crée un cercle vicieux où l’empoisonnement des prédateurs réduit leur capacité à contrôler les populations de rongeurs, entraînant une augmentation de ces dernières et une utilisation accrue de rodenticides.

Des pesticides antilimaces sont également associés à une mortalité accrue du lièvre, une espèce étroitement liée au lapin dans les écosystèmes. Le lièvre d'Europe subi une forte diminution de ses effectifs entre les années 1960 et 1980, suivie d'une stabilisation, puis d'une nouvelle baisse à partir des années 1990.

Les chauves-souris, mammifères insectivores, ont vu leurs effectifs diminuer de près de 40 % en France métropolitaine au cours des dix dernières années.

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Au-delà des poissons, d’autres organismes aquatiques essentiels à l’écosystème d’eau douce, tels que les crustacés et les lentilles d’eau, ont aussi souffert de l’exposition aux pesticides. Les crustacés, tels que les écrevisses et les daphnies, ont vu leurs populations s’effondrer de manière significative dans certaines zones contaminées. Une étude a estimé une réduction de 70 % des populations de crustacés en Europe depuis les années 1980. De même, les lentilles d’eau, des plantes aquatiques qui jouent un rôle essentiel dans la régulation des nutriments, ont vu leur biomasse diminuer de 60 % dans les régions agricoles intensifiées à cause de la pollution par les pesticides.

Les larves d’insectes aquatiques, principales proies de poissons jeunes, ont également subi un déclin significatif, ce qui a aggravé la baisse de la biomasse piscicole. Selon une étude du WWF publiée en 2021, les populations d’insectes aquatiques ont chuté de 45 % en Europe depuis les années 1970.

LES POISSONS D'EAU DOUCE

Les poissons, notamment ceux des cours d’eau comme la Loire, le Rhône et la Saône, ont vu leurs populations diminuer drastiquement. Autrefois, de nombreuses personnes vivant de la pêche le long de ces fleuves. Les poissons étant des animaux lipophiles, ils accumulent naturellement des toxines liposolubles, telles que les pesticides organochlorés et les néonicotinoïdes, dans leurs tissus graisseux. Ces toxines s’accumulent à travers la chaîne alimentaire, affectant les poissons eux-mêmes et les prédateurs qui les consomment. Les données montrent que la biomasse des poissons d’eau douce a chuté de 85,2 % depuis les années 1970 dans le monde.

La biomasse des poissons d’eau douce en France est particulièrement préoccupante. Selon une étude menée en 2020, les populations de poissons dans certains fleuves comme la Loire ont diminué de 80 % depuis les années 1950, un chiffre directement lié à l’accumulation de polluants dans les habitats aquatiques. La réduction de la biodiversité piscicole entraîne un déclin de la biomasse totale, avec des espèces comme le saumon atlantique et le brochet particulièrement affectées par cette perte de ressources et par la pollution chimique.