
AGRICULTURE BIOLOGIQUE
L’agriculture biologique, bien que strictement encadrée par des normes européennes, subit un fort lobbying des industries agrochimiques qui cherchent à la discréditer. De nombreuses informations erronées circulent à son sujet.
Pourtant, le cahier des charges de l’agriculture biologique européen est l’un des plus rigoureux au monde, garantissant des pratiques respectueuses de l’environnement, de la santé, de la biodiversité, mais aussi dans le cadre de l'atténuation et de l'adaptation au changement climatique.
Bio Cohérence, Demeter, Nature et Progrès, Semences Paysannes, Syndicat des Simples sont tous de types Agriculture Biologique et suivent des exigences de production très élevées.
L'agriculture biologique a déjà démontré depuis des décennies, et depuis toujours en réalité, ses immenses bénéfices et reste la seule agriculture écologique contrairement aux nouvelles agricultures qui se disent l'être telle que l'agriculture "regénérative", agriculture de conservation des sols (ACS), le carbon farming, l'agriculture de précision et sans travail du sol, qui utilisent toutes des pesticides de synthèse et n'ont donc rien d'écologique.
INTERDICTION DES PESTICIDES DE SYNTHÈSE
L’agriculture biologique interdit l’utilisation de tous les pesticides de synthèse.
De rares produits naturels sont autorisés, comme le pyrèthre, un insecticide naturel, la bouillie bordelaise et le savon noir, contre les maladies fongiques et certains insectes. Le spinosad, un insecticide biologique, est parfois utilisé mais à des doses très faibles, et ce produit, comme tous les produits autorisés en agriculture biologique, est biodégradable, et a une très faible persistance dans l'environnement.
INTERDICTION DES ENGRAIS AZOTÉS DE SYNTHÈSE
Les engrais chimiques, tels que les nitrates ou l’urée, sont proscrits. L'agriculture biologique privilégie l’utilisation d’engrais organiques, comme le fumier et le compost, qui nourrissent le sol tout en respectant l’équilibre naturel. Ces pratiques préservent la structure des sols, favorisent leur vie microbienne et évitent l’épuisement des nutriments.


INTERDICTION DE L’ÉLEVAGE INTENSIF
L’élevage intensif qui repose sur des systèmes de production fermés et hautement industrialisés, est interdit en agriculture biologique. Les animaux doivent avoir accès à des espaces extérieurs et doivent être élevés dans des conditions respectueuses de leur bien-être. L’usage d’antibiotiques de manière préventive est également proscrit, la prévention par des moyens naturels est privilégiée. L'espérance de vie des animaux est bien meilleure.
SEMENCES LIBRES & INTERDICTION DES OGM
En agriculture biologique, les semences génétiquement modifiées (OGM) sont exclues. Seules les semences biologiques peuvent être utilisées, garantissant la préservation de la biodiversité et l’absence de contamination par des OGM. Les semences sont adaptées aux conditions locales et favorisent des variétés anciennes et naturellement résistantes.




ROTATION DES CULTURES ET DIVERSIFICATION
La rotation des cultures est une pratique centrale, permettant de maintenir la fertilité du sol, d'éviter l'épuisement des ressources et de limiter les risques de maladies et de parasites. La diversification des cultures contribue à l'équilibre écologique mais est aussi plus résiliente face à la météo et au changement climatique. Enfin, la rotation avec des fabacées, souvent fixatrices d'azote, permet d'apporter de l'azote et de la matière organique de manière écologique.
PROTECTION DE LA BIODIVERSITÉ ET DU CLIMAT
L’agriculture biologique favorise la biodiversité en n'utilisant pas de pesticides de synthèse, préservant les habitats naturels, en protégeant les pollinisateurs et en réduisant la perte d’espèces. L'agriculture biologique réduit l'empreinte carbone en ne consommant pas d’énergies fossiles nécessaires à la fabrication des intrants chimiques. De plus, la diversité génétique des semences permet aux cultures de mieux résister aux changements climatiques, réduisant ainsi les risques liés à la sécheresse, aux vagues de chaleur ainsi qu'aux maladies.
PESTICIDES EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Les pesticides autorisés en agriculture biologique, bien qu’ils portent ce nom, sont fondamentalement différents des pesticides de synthèse utilisés en agriculture conventionnelle. Ce sont des substances d’origine naturelle, non synthétiques, souvent extraites de plantes ou produites par des micro-organismes. Leur action est ciblée, leur persistance dans l’environnement est extrêmement faible, et leur impact sur la biodiversité est minime. Ils sont employés uniquement en dernier recours, lorsque les méthodes préventives ne suffisent plus, et toujours en quantités très limitées.
Ainsi, les produits autorisés en agriculture biologique ne sont en aucun cas comparables aux pesticides de synthèse. Ils ne persistent pas dans l’environnement, sont utilisés à des doses extrêmement réduites, ciblent très précisément certains ravageurs, et ne compromettent ni la santé des sols ni la biodiversité. Leur usage est soumis à une réglementation rigoureuse et à une philosophie de réduction maximale de l’intrusion chimique dans les agroécosystèmes.
C’est seulement lorsqu’on dépasse les 150 à 200 ppm de cuivre que l’on observe une légère baisse de la biomasse microbienne moléculaire, en revanche cela n’a pas d’effet sur la diversité bactérienne ni sur la diversité des champignons. Il n’y a donc aucun d’effet de sélection par le cuivre.
Il faudrait mettre 400 de cuivre à l’hectare pour commencer à avoir un impact sur le sol ou qu’il y ait une dose cumulée entre 200 et 400 kg/ha pour commencer à avoir un impact sur le sol.
En bio, les doses autorisées sont de 4kg/ha/an sur 7 ans soit 50 à 100 fois moins que les seuils de toxicité : il n’y donc aucun impact sur la biodiversité.
Ceci explique sans doute l’utilisation depuis plusieurs siècles de la bouille bordelaise qui n’a jamais posé le moindre problème et encore moins provoqué d'extinction.


LE CUIVRE
L'étude Ecotoxicity of copper input and accumulation for soil biodiversity in vineyards qui porte sur la vigne, qui est historiquement, le plus grand consommateur de cuivre démontre que:
- de 0 à 50 ppm : fond (ou concentration) naturel de cuivre,
- de 50 à 150 ppm : sol légèrement contaminé,
- de 150 à 300 ppm : importante contamination mais sans jamais dépasser le seuil critique pour la microbiologie du sol.


Il faudrait des apports annuels supérieurs à 100-150 kg/ha pendant plusieurs décennies, sans lessivage ni biodégradation, pour commencer à observer une accumulation délétère significative. Le soufre est un élément essentiel au métabolisme microbien (protéines soufrées, enzymes, cofacteurs), et il est rapidement assimilé ou transformé dans les cycles biogéochimiques naturels du sol.
Les doses autorisées sont de 20 à 30 kg/ha/an en pulvérisation foliaire, voire moins selon les contextes.
Ces quantités sont donc 5 fois inférieures aux seuils de toxicité.
L’usage du soufre en agriculture remonte à l’Antiquité (on en retrouve des traces chez les Romains et en Perse), et son utilisation massive dans les vignobles dès le XIXe siècle n’a jamais été corrélée à des pertes de biodiversité édaphique ou à une destruction des écosystèmes.
Le soufre, est un intrant sûr, comme le cuivre maîtrisé, et compatible avec la vie du sol. À la différence de nombreux pesticides de synthèse, il ne provoque ni accumulation toxique, ni déséquilibre durable de la microbiologie des sols et encore moins d'extinction. Son usage raisonné et ancestral dans les pratiques bio s’appuie sur plus d’un siècle d’observation empirique confirmée par la recherche scientifique moderne.
LE SOUFRE
Diverses études (1, 2, 3, 4) sur la toxicité du soufre démontrent que :
- de 0 à 10 ppm : fond naturel de soufre ,
- de 100 à 150 ppm : enrichissement modéré sans effet mesurable sur les communautés microbiennes,
- <200-300 ppm : perturbations possibles, principalement dans des sols très pauvres en matière organique ou avec un pH extrêmement acide, ce qui reste rare en conditions agricoles normales.
Le soufre n'a pas d'effet biocide à large spectre sur la microbiologie du sol. Il peut temporairement acidifier localement le milieu, mais cet effet est rapidement tamponné par le sol, et ne provoque ni chute significative de la biomasse microbienne, ni perte de diversité bactérienne ou fongique à long terme. Il n’induit aucun effet de sélection génétique défavorable sur les micro-organismes du sol.
LE SPINOSAD
Le spinosad est un mélange de deux molécules produites naturellement par la fermentation de la bactérie Saccharopolyspora spinosa. Bien que très efficace contre certains insectes, il est appliqué à des doses très faibles, avec une limite fixée à 0,96 kg/ha/an en bio. Sa dégradation rapide sous l'effet des UV et de l’oxygène limite fortement tout risque de bioaccumulation ou d’effet prolongé sur les organismes non ciblés, contrairement aux insecticides de synthèse souvent persistants et à large spectre.
LES PYRÉTHRINES NATURELLES
Les pyréthrines naturelles sont extraites des fleurs de chrysanthème (Chrysanthemum cinerariaefolium). Contrairement aux pyréthrinoïdes de synthèse, elles se dégradent rapidement à la lumière et dans l’environnement. En agriculture biologique, leur utilisation est autorisée uniquement dans des conditions très strictes et la dose maximale autorisée en France est de 0,6 kg de substance active par hectare et par an. Cette quantité très faible permet un usage ponctuel, ciblé et de très courte durée, avec un effet temporaire sur les insectes nuisibles, sans laisser de résidus durables dans les sols ou sur les cultures.
L'HUILE DE NEEM
L’azadirachtine, issue de l’huile extraite des graines du margousier (ou neem), est un insecticide végétal utilisé en agriculture biologique pour ses propriétés antifeedantes et régulatrices de croissance chez les insectes. Son action est sélective et non systémique, ce qui signifie qu’elle n’est pas absorbée par la plante ni redistribuée dans l’environnement. En bio, la dose maximale autorisée est de 1,5 L de produit formulé par hectare et par application, avec un nombre très limité d'applications par an, ce qui réduit encore plus son impact environnemental. Elle se dégrade rapidement au soleil et dans les sols, n’accumulant aucun résidu toxique.
BACILLUS THURGIENSIS
Bacillus thuringiensis (Bt) est une bactérie naturellement présente dans les sols et utilisée en agriculture biologique pour lutter spécifiquement contre les larves de certains insectes. Contrairement aux insecticides chimiques qui affectent une large gamme d'organismes, le Bt n’agit que sur des espèces ciblées, sans effets sur les pollinisateurs ni sur les prédateurs naturels. Il est autorisé à hauteur de 3 kg/ha/an en agriculture biologique en France, ce qui correspond à des traitements très localisés et ponctuels. De plus, la bactérie se dégrade rapidement après application, ne laissant aucun résidu actif.